Les termes « antillais » et « créoles » sont parfois confondus. Pour le premier il s’agit d’un espace géographique, alors que le second désigne un espace culturel.
Les sociétés créoles sont présentes dans toute la Caraïbe, en Amérique du Nord (Louisiane), en Amérique du Sud (Guyane), dans l’océan Indien (Ile Maurice, Madagascar, la Réunion…).
Elles ont une histoire commune liée à leur peuplement : occupées par les amérindiens (pour les colonies d’Amériques) à l’arrivée des explorateurs, colonisées par les européens à partir du 15ème siècle, elles ont été le lieu d’une déportation massive d’esclaves en provenance d’Afrique.
Tout ce qui est né au sein de ces colonies représente le point de départ de la culture créole.
Amérindiens, Européens, Africains, Indiens, Chinois… ont tous contribué à sa diversité et à sa richesse.
Ce métissage se retrouve dans la langue créole, la cuisine créole, la littérature, la musique, les arts plastiques…
Aux Antilles françaises, les mélanges de cultures ont donné naissance à des termes introduits par les colons sans doute dans un souci de classification et dont voici quelques exemples :
Les mulâtres et les mulâtresses : désignent les enfants nés de colon et de femme esclave.
Les câpres et les câpresses : mélange de mulâtre et de noir.
Les griffes : mélange de câpre et de noir.
Les quarterons et les quarteronnes : mélange de mulâtre et de blanc.
Les mamelouques ou les octavons : mélange de quarteron et de blanc.
Les chabins : métis à la peau claire, aux yeux clairs et aux cheveux clairs et crépus.
On trouve aussi des termes relatifs aux castes blanches : les békés ou blancs-pays (héritiers des grandes familles de colons), les petits blancs (descendants des petits colons), les blancs créoles (blancs nés aux Antilles), les métros (blancs nés en France)…
Par la suite sont apparus les coolies (originaires d’Inde), puis les chapé-coolie ou bata-zindien (mélange d’indien et de noir)…
Ces termes, quoique pour certains péjoratifs car issus du langage relatif au bétail, sont aujourd’hui encore utilisés.
De même, des termes péjoratifs comme « négropolitains » ou « bounty » sont apparus plus tard pour désigner un Noir vivant en métropole ou un Noir assimilé.
Dans « Peau noire, masques blancs » (éditions Seuil 1952), le psychiatre Frantz Fanon – maître à penser des peuples colonisés – traite de ces questions identitaires, du rapport entre le Noir et le Blanc et des dégâts de la colonisation sur l’humanité.
Avant cela, le poète Aimé Césaire avait écrit son « Cahier d’un retour au pays natal » où il appelait à revendiquer sa Négritude.
Par la suite plusieurs écrivains caribéens ont initié de nouveaux concepts idéologiques fondés sur la notion d’identité. Plus d’infos
Source vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ncnDFiJHdHo
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